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Sur le pavé, l’oiseau…

 

L’oiseau, c’est mon allié du jour, tout comme les pavés, ceux-là taillés par la céramiste Marie Chantelot et que le poids plume d’un moineau fait s’écrouler le long des cimaises de l’Espace Beau Site à Arlon.

Voici Marie Chantelot la sensible, une conteuse porcelaine, une passeuse… fascinée par la disparition, par la vulnérabilité au temps. Qui jette un pavé dans la mare de notre quotidien. Ou, plutôt, des pavés. Des dizaines de petits cubes creux, tous différents, de guingois, colorés en brun, ocre ou blanc, censés bâtir les murs qui protègent et qui, tout autant, séparent, enferment ou en appellent à la violence.

Sauf que voilà, tous les pavés sont pacifiques, joyeux, voire même gourmands, d’aucuns servant parfois de supports à un fin dessin, au portrait en traits économes d’un oiseau souvent bleu – c’est un transfert, cuit dans la masse. Surtout, à chacun de disposer de ces pavés comme il l’entend, de les regrouper comme il le souhaite. Et dans l’installation voulue par Pierre François, le mur est effondré, les pavés se répandent comme des dés, la métamorphose opère – c’est en cela que Marie se dit passeuse –, à la fois formelle et sémantique, puisque le pavé dit aussi la plage, célèbre métaphore de liberté héritée de 68, et l’oiseau dit tout à la fois la résilience – malgré/ dans le gris uniforme urbain – et l’extinction – en raison du même gris bétonné urbain.

Ailleurs, même alliance des contraires, ou inversement de valeurs, la fragilité faite force/ la force devenue perméable, et même démarche sérielle, répétitive, et pour la cause éminemment contemplative, mais avec des dizaines de petites formes en porcelaine blanche semblables à des mini barques, agencées en cercles concentriques, avec, en chacune, au fond, un œil bleu, une pastille de verre fondu dont le bleu s’intensifie à mesure qu’il s’éloigne du centre, comme s’il s’agissait d’une eau… susceptible de faire basculer la frêle embarcation. L’illusion percole (photo ci-dessus).

Ces «barques», Marie les nomme cénotes, par analogie à ces puits, avens, gouffres naturels creusés par les eaux dans un terrain calcaire, auxquels les anciens Mayas assignaient un caractère sacré, et donc, le cénote installatoire de Marie Chantelot est en quelque sorte un hommage à une civilisation… disparue.

Marie-Anne Lorgé - 2022
 

«  Jardin d'Eden  »  a pris place dans la salle des marbres de la collection permanente du musée.   Cette installation en céramique de Marie Chantelot réagit au moindre déplacement d'air, paradoxe de la légèreté face aux tailles directes en pierre polie.

La céramiste collecte, trie, archive quantité de petits objets désuets, organiques la plupart du temps, témoins de son quotidien.

Ici, des dosettes de café composent ce qui s'apparente à des fleurs rouges et blanches.

La porcelaine permet d'imbiber les filtres déjà utilisés. Après séchage, les filtres chargé de barbotine   subissent une première cuisson. Ils sont ensuite émaillé en rouge ou transparent. La dernière cuisson à haute température leur confère  in fine  la pérennité.  La malléabilité des dosettes utilisés rendent les formes uniques. Tel un buisson, elle s'accumulent au sol puis montent en légèreté

Valérie Formery – exposition Paysages subjectifs – MILL – musée Ianchelevici

La Louvière-  2016

La porcelaine, matériau par excellence de l'empreinte, permet à Marie Chantelot d'explorer le thème de la mémoire. Supports de son travail, des objets qui ont vécu, fragments de souvenirs porteurs d'émotions passés, prêtes à renaître.

L'artiste renouvelle notre regard sur ces témoignages qui nous renvoient alors, à travers notre perception, à notre propre histoire.

Maud Grillet

“Métamorphose du kaolin” la galerie Terra Viva à Saint Quentin-la-poterie France 2016

 

Marie Chantelot, céramiste,  nous offre un temps de pause à travers son  installation  de fleurs en porcelaine dont les semences, issues de dosettes de café  ont germé entre ses doigts.

«Le temps suspendu» est une œuvre  interactive où ombres et lumières oscillent au moindre déplacement du spectateur, tel un souffle léger qui berce un instant fugace de poésie.

Marylène Némery   « Cueillir l'Entre Temps»   Bertrix 2016

 

«   Marie Chantelot creates a road map out of her ancestors who immigrated to

several countries in the past six centuries with “Pedigree of an Immigration.” With her other work titled “Half Nomadism,” she uses the images of several suitcases and bags Turkish guest workers in Belgium used throughout the last five decades and muses that the bag has perhaps changed but what about the things inside?  » extrait de Today's Zaman-04-02-2015

Visite d'un atelier de céramique ....

Visite de l'atelier de Marie Chantelot

Cette après-midi enneigée, nous emmènent à travers les vastes étendues et les villages de pierre du Condroz.

Au sein de la localité de Custinne, nous repérons la haute maison devancée par le jardin où son garées, sur un tapis blanc porcelaine, un véhicule rouge et l'autre jaune.

Quelle coïncidence!

Quelque chose des fleurs vivifiantes déjà présentées à plusieurs reprises par la céramiste.

Nous parcourons l'allée qui nous mènent vers l'entrée de la maison-atelier.

Marie nous attend.

C'est indéniable, la céramiste à subtilement programmé la présentation de son parcours, des ses concepts, de ses séries d’œuvres. Dans l'espace d'accueil, des bols contenaient, en leur ventre, du thé qui à réchauffer nos corps et nos âmes.

Ici, tout est art.

Nous observons des œuvres picturales et entre elles, quelques céramiques dont les emplacements choisi, les formes, les aspects composent un tout harmonieux.

L'image de ma grand-mère disparaît de ma mémoire. Décalcomanie sur porcelaine

Marie nous interpelle sur les éléments du passé de sa maison-atelier, des souvenirs vécus, ... et comment ils font partie intégrante de sa céramique. La collectionneuse se prend à conserver des objets qui d'ordinaire tombent en désuétude. Elle établi des liens entre passé et présent en vue de les conduire vers un autre univers.

Entre autres, revoyons ces fleurs réalisées à partir de dosettes de café séchées. Après maintes réflexions, des démarches de recherches, les trempages dans la barbotine de porcelaine, les séchages, l'émaillage, les cuissons offrent enfin à voir des formes qui sont différemment uniques et à la fois identiques. Marie en prépare quatre centaines en vue d'une installation prochaine en France.

D'autres concepts très riches ainsi que des approches techniques son exposés.

Pour ce qui est relatif à l'aspect rendement commercial, d'emblée, Marie nous fait comprendre qu'il n'est pas évident d'attendre un revenu de la céramique dans notre conjoncture actuelle. En contrepartie, elle ne peut cacher sa satisfaction quand à la pénétration de cet art du feu dans l'Art contemporain.

Entonnoir bouché - Mes idées ne passent pas! - gravure sur porcelaine coulée

Collaboration entre la céramiste Marie Chantelot et le sculpteur dessinateur Paul Hansquine

Après avoir répondu à nos questionnements, Marie nous propose de passer à la visite de son atelier composé d'un ensemble d'espaces consécutifs. Dans le premier, sont rangés les matières premières, les émaux, les échantillons de recherches antérieures.

Marie à délibérément laissé cette part en marge afin de placer en exergue les réalisations de porcelaine qui offrent solidité et durabilité dans le temps.

Plus loin, nous passons à proximité de son four électrique et, dans la pièce du fond, elle nous présente son four à gaz. Dans ce même lieu, la céramiste réalise la démonstration de la technique du coulage dans des moules en plâtre.

Beaucoup d'intérêts, de questions, d'échanges, de propos s'établissent alors entre la céramiste et les participants qui apprécient sa générosité et son accueil.

Marie dit de son atelier, qu'il à fallu trente années pour aboutir son organisation et sa présentation.

La pièce à l'étage nous montrent à voir son espace de création empli de lumière et de sérénité.

Les diverses céramiques présentées dans les combles ont retenus toute l'attention des visiteurs.

De retour à l'accueil, nous compulsons quelques revues spécialisées.

Les intérêts se fixent ensuite sur la formation et les influences de l'histoire de l'art dans le monde céramique actuel.

Marie à fréquenté une académie de la région bruxelloise. Ensuite, elle à ajouté a ses acquis en participant à divers stages donnés par des céramistes professionnels.

Yvonne Maréchal  décembre 2012

http://ceramiquexperiences.blogspot.be/

... les porcelaines fleuries de Marie Chantelot. Nés de menus objets domestiques, sachets de thé ou coussinets de café les installations magiques de la céramiste se déploient en multiples déclinaisons d’instants fugitifs. Le temps s’ajoute au temps comme une herbe fine dans le paysage de la vie. Tapisserie des dames du temps jadis qu’une main imaginative vivifie et transforme en tableau frémissant de renaissance.

Michel Ducobu -  Novembre 2012.

Il y a bien d'autres œuvres d'art où la désintégration est un élément essentiel, mais dans cette pièce de la céramiste Marie Chantelot, le visiteur peut lui-même accélérer le processus. En retirant un «  point  » de cette tapisserie de porcelaine, il peut contribuer à retarder le mariage arrangé de la Pénélope d'Homère, dont l'ouvrage ne sera ainsi jamais terminé. Derrière les points, la trame imprimée se retrouve mise à nu. Si une pastille rouge apparait, le visiteur est prié de ne pas continuer:cela signifie qu'Ulysse est arrivé pour acheter l’œuvre. Chantelot est fascinée par la disparition, et donc par le temps et l'existence éphémère de nombreux objets quotidiens. Ici, ce sont des cartons à œufs, là des sachets de thé, des dosettes de café ou des échinops ' une sorte de chardon que l'artiste «  confie  » à la porcelaine. Elle sacrifie les restes d'un repas, petits os ou arrêtes de poissons, sur des bols robustes,socles d'une nouvelles vie. Elle anime avec un bonnet de fou des portraits de famille devenus porcelaine.

An Devroe   Agenda-Uit in Brussel. Vos sorties à Bruxelles- Mars 2011

«  Tamis du temps  » en trois temps

«  Marie Chantelot et Nathalie Doyen sculptent la terre avant de la cuire, Marilyne Coppée grave le lino avant de l'imprimer... A trois, elles ont délicatement envahi l'espace d'une usine désaffectée de passementerie, écrin naturel idéal à leurs cogitations emplies de silences, de disparitions. En ressort une belle installation, les relations suscitées par les jeux de correspondances possibles des travaux entre eux se limitant à leur simplicité même, à des univers de signes qui, pour différents, n'en sont pas moins animés d'attractions mutuelles.

Une vidéo de Chantelot chante la porcelaine qui, liquide, fuit à travers les mailles du tamis. «  Tamis du temps et autres destins  »  : pour équivoque, le rendez-vous explicite des regards croisés sur ce temps qui fuit à travers les mailles du filet de la vie. Une vie balisée de signes, des références ethniques, philosophiques, poétiques... Ce que chante trois dames expertes en leur art respectif.  » ..................... «  La pièce du vieux monte charge regorge des allusions et reliefs de porcelaine de Chantelot  , vagues allusions d'une Pénélope à son «  Ulysse qui ne viendra pas ce soir  !  »  »

R.P. Turine La libre - art- mars 2011

Portrait de céramiste/ Singuliers Pluriels/ Marie Chantelot/ Hdv 16'

Synopsis/  Le temps des multiples: répétition

 pour une méditation,

 comme ça…

 Pour une deuxième chance : résurrection

  des empreintes, métamorphoses

  des traces...

  Avec pour espace : Familles d'objets-souvenirs de famille.

 Grand-père et horloge.

  Collier de perles et cotillons,

  équinoxes...

Les marches grincent, noir, lumière...

Pour donner à découvrir toutes les dimensions du projet de Marie Chantelot, les ingrédients du film – images, son, voix et souffle du vent – s'accordent au rythme de la réalisation des multiples par la céramiste. Alors le répétitif fait place au méditatif.

"Donner au sucre le temps de fondre" dit le proverbe chinois. "Accorder une deuxième chance" dit Marie Chantelot, entendez "accordez une deuxième vie". C'est dire si la recette est aussi simple qu'utopique. La recette est au cœur du paradoxe : respecter le temps, les traces qu'il laisse et le combattre pour dépasser la fin qu'il veut imposer. Le prendre à contre-pied : l'accueillir, prendre sa cadence pour mieux le tromper. 

Au rythme s'ajoute le clair obscur. Il donne à ressentir la quiétude mais aussi l'enracinement de la recherche en cours. il nous emmène visiter le musée familial.

Ecoutez donc Marie Chantelot vous dire: "mon grand-père était horloger..." Comme si de rien n'était.

Réalisation et images : Jonas Luyckx

Montage : Bruno Pons

Son, montage son et mixage : Marie-Agnès Beaupain

Production : La Film Fabrique asbl, réseau Via ceramica

 

Time of the multiples : repetition

For a meditation,

like this…for a second chance : resurrection

Tracks and metamorphosis

Traces,…

As a space : families of object-souvenirs.

Grand father and clock

Necklace of pearls and cotillons,

Echinops…

The steps creak, darkness, light…

In order to make discovering every dimension of Marie Chantelot’s project, the ingredients of the film – pictures, sound, voice and breath of wind – concorde with the rhythm of the multiples made by the ceramist.

Then, the repetitive leaves room for meditative. « Give the sugar time to melt » says the Chinese proverb. « Give a second chance » says Marie Chantelot, meaning « to give a second life ». It just goes to show the recipe is as simple as it is utopian. The recipe is at the heart of the paradox : to respect time, its tracks, and fight it to overtake the end it wants to impose on us. To wrong-foot it : to receive it, to take its rhythm in order to deceive it.

To the rhythm is added the light dark. It gives to feel the tranquillity but also the taking root of the research in progress. It takes you to visit the family museum.

So listen to Marie Chantelot telling you : « My grand-father was a watchmaker… » As if nothing had ever happened.

CERAMIST’S PORTRAIT   -    Singulars   Plural -    La Film Fabrique Décembre 2009

Marie Chantelot y présente son travail d'appréhension du temps qui passe, au travers d'installations tout en fragilité.

Elle récupère de petits objets et fragments du quotidien: sachet de thé, capsules de café,... qu'elle trempe dans la porcelaine. Elle donne ainsi une seconde chance pleine de poésie. Les capsules sont installées en un champs de coquelicots, un fil de laine devient le symbole du temps qui passe et s'enroule sur des fuseaux évanescents.

Muriel de Crayencour – L'Echo 16 octobre 2010

Deux extraits des livres d'or d'expo que j'apprécie particulièrement. Merci aux amis  !

« Marie Chantelot transforme en or blanc le plomb du quotidien.» (2008)

« Comme on le ferait de petits poissons tombé du bocal, tu les recueilles et les placent tous ensembles dans un aquarium plus beau,plus grand.» (2009)

Le « fil » devient un élément central de la vie artistique de la créatrice pédagogue.

Le fil du temps est le fil conducteur de son œuvre.

Touchée par la disparition de proches, elle se met à donner une deuxième chance aux objets qui n’ont plus d’utilité, mais qu’elle ne peut se résoudre à jeter. La porcelaine leur servira désormais de seconde peau, de carapace pour affronter le temps qui passe.

Son imagination n’a pas de limites: sachets de thé, rouleau en carton de papier wc ou même des plantes comme les échinops, entrent dans une autre dimension une fois confiés à la porcelaine....

Catherine Vandenbroucke

Confluent, avril 2008

Les céramiques de Marie Chantelot récupèrent des souvenirs et la fragilité de la porcelaine dans des ex-voto qui filent le temps perdu.

Dominique Legrand

Le Soir, décembre 2005

 

Publication

Ni fleur ni couronne

X.Deflorenne, J-P Denefve, J. Legge: Galerie KOMA -  Mons

Marie Chantelot 

Plasticienne céramiste

147 avenue Paul Deschanel 1030 Bruxelles

Atelier : 3 rue de la Drève, 5562 Custinne

Tel : 082/667077 GSM 0473 850 587 mariechantelot@hotmail.com

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